10 jours de traversée au lieu de 5 en tant normal, quasiment pas de vent mais nous ne cédons pas à la facilité du moteur et continuons bravement. Pas de pêche, nous n’allons pas assez rapidement, la mer est tellement calme que nous faisons des aquarelles pour patienter. Le pilote marche à peu près. Anniversaire du second en mer avec grandes expériences culinaires du capitaine : lasagnes aux épinards (aux poissons) et tarte au poireaux ( pas mal). Arrivée le matin du 25 mai au petit jour devant la passe de l’atoll que nous franchissons sans trop de problème, la mer étant calme depuis plusieurs jours déjà. Mauvaise surprise nous ne sommes pas les seuls au mouillage, le paradis n’est plus un secret. L’eau est d’une transparence inimaginable et les requins viennent bientôt réaliser sous la coque un ballet majestueux. Exploration des motus environnant où nichent sternes et fous, pêche sous marine pour le captaine ( poisson perroquet au lait de coco : un régal) et pêche à la ligne pour le second : qui se coince dans le corail et dont nous mettrons deux jours à nous défaire. Plongées dans la passe, les poissons ne sont pas farouches, des énormes napoléons viennent nous voir. Coucher de soleil à foison dont nous ne nous lassons pas ainsi que de la couleur du lagon avec ses dégradés de bleus et de verts.
Le 29 mai, un pêcheur dans la passe alors que nous petit-déjeunons sur le pont. Quand il se met à godiller nous reconnaissons notre ami gil avec qui nous partons en expédition pour récuperer des noix de coco et qui nous apprend à dépecer les jeunes cocotiers pour récupérer les cœurs ( et à en replanter un systématiquement). Il nous invite à venir partager son mouillage un peu plus loin, désert cette fois… Nous le rejoignons dans l’après-midi. Découverte du village abandonné et sa citerne d’eau douce.. une petite église bien mignonne et refaite récemment y trône. Le village est en fait occupé 2 mois dans l’année pour récolter le coprah ( chair de la noix de coco). Repérage en vue d’une expédition langouste du coté récif qui s’avèrera un échec. Toujours avec Gil, nous décidons de traverser le lagon vers les mouilages d’en face encore plus déserts et de sable blanc : nous y resterons un mois. Gil nous apprendra à fabriquer de l’huile de coco délicieuse en salade, à trouver les coquillages sept doigts et ce qui se mange dans le corps, nous explorerons les patates de corail à fleur d’eau au milieu du lagon et leur faune enchantée, nous y récupérerons des huîtres perlières ( pas de perle mais de la nacre pour réaliser des bijoux). Un peu de nettoyage de foret et de replantage de cocotiers, feu de bois, poissons grillés au clair de lune. Noux développons une technique de capture de crabes des sables entre deux noix de coco révolutionnaire ( brevetée) pour les déguster ( très fins). Les réserves alimentaires diminuent mais nous restons dans notre petit paradis qui nous offrent largement de quoi manger tous les jours ( manque de fruits surtout). Nous capturons des sept doigts que nous attachons en laisse a coté de l’encre et qui se baladent un peu. Planche à voile sympathique pendant une petite semaine venteuse. Le second se prend de passion pour les bernard-l’ermite. Les réparations du bateau nous prennent un peu de temps. Les motus environnant sont des réserves ornithologiques superbes où nous pouvons observer les nids des sternes paradis et un énorme oisillon de fou à pieds rouges. Toujours à la recherche des langoustes…sans succès.. elles nous narguent :nous trouvons à marée basse des antennes et des pattes gigantesques d’un bleu magnifique.. Nous trouvons même un soir une langouste entière mais vide, morte de vieillesse… Anniversaire du capitaine, pates en sauce pour l'occasion ( les dernières) Un matin, un anglais arrive et vient mouiller à 20 mètres du bateau dans un lagon désert, il repart 5 minutes après la visite courtoise de gil ( est-ce que c’est le fait qu’il lui ait dit que son bateau était moche ?) l'air pas très content.. Il nous faut commencer à songer au départ, les noix coco nous lassant un peu.. d'autres plaisanciers nous rejoignent, nous faisant retrouver un peu les rapports sociaux, RFO nous apporte le lot de bonnes nouvelles du monde.. on fait le plein de coco et quittons notre atoll le 24 juin le coeur gros..